Il y a quelques mois, une émission grand public exposait les « liaisons dangereuses » — comprendre la corruption — mêlant (grosses) associations, entreprises et mécénat.

Cette enquête explorait ainsi les dilemmes économiques du milieu associatif. La faim justifie-t-elle les moyens — et en particulier, les moyens financiers des pilleurs qui affament ?

Partant de là, nous avons souhaité nous pencher sur les dilemmes spécifiques de certains mastodontes de l’aide humanitaire. Malgré l’aura dont jouit le secteur, fantasmé comme un espace libéré des prédations du capital, les associations comme les ONG sont tributaires des puissances financières. Et ce jusqu’à des contradictions insupportables…

Une situation qui n’est pas sans rappeler celle exposée dans le témoignage de notre onusienne-déserteuse du Programme alimentaire mondial (PAM).

Un peu de contexte

Diffusé en octobre dernier, un épisode de “Cash Investigation” se penchait sur la course aux financements de trois associations caritatives. Au cœur de l’enquête, l’une des plus célèbres : UNICEF France.

Cash Investigation – Entreprises, mécénat, associations : les liaisons dangereuses

L’UNICEF France désigne le comité français d’UNICEF, l’agence des Nations Unies chargée de défendre les droits des enfants. Créé en 1946, l’UNICEF a reçu le prix Nobel de la paix en 1965. Un an plus tôt, le comité français se formait avec le statut d’une association loi 1901.

Après celles d’UNICEF France, le reportage de France 2 aborde les dérives de deux autres associations.

D’abord l’Union Nationale des Aveugles et des Déficients Visuels (UNADEV), vouée à la défense des intérêts des handicapés visuels, aveugles et malvoyants. Il s’avère que l’association reverse moins de la moitié des dons qu’elle collecte à ses bénéficiaires… Vient ensuite Don en confiance qui, précisément pour éviter les dérives de la première, décerne un label aux associations. Comme son nom l’indique, ce label « Don en confiance » est censé envoyer un signal de confiance aux donateurs. Hélas, il se trouve que l’association Don en confiance est essentiellement financée par les associations qu’elle labellise… Un exemple on ne peut plus concret de conflit d’intérêt. Difficile alors de « cracher dans la main qui [nous] nourrit », comme l’aboyait un nouveau chien de garde de Bolloré en novembre dernier. 

Une cruelle désillusion

Mais revenons-en à l’UNICEF France, pièce maîtresse de ce triste tableau. Tout commence par une dizaine des salarié·es de l’organisation, qui décident de contacter l’émission anonymement. Point important : leur objectif est d’éclairer les journalistes sur les dysfonctionnements internes dont ils et elles sont témoins.

Pour y parvenir, ces salarié·es font fuiter des informations sensibles. Il s’agit principalement de documents administratifs internes et d’échanges de mails confidentiels. On comprend que c’est une profonde désillusion commune sur les méfaits de leur organisation qui les pousse à contacter les journalistes de l’émission. Voici quelques témoignages de ces lanceur·euses d’alerte :

« Quand on arrive à l’UNICEF, on se dit qu’on est entré dans la plus belle des organisations humanitaires possible ! Une fois qu’on commence à comprendre comment ça fonctionne : on déchante un peu […]


On est passé finalement d’un système associatif, à vraiment une entreprise de levée de fonds […]


Clairement l’UNICEF France et ses dirigeants n’ont qu’un objectif : c’est de collecter de l’argent à tout prix ».

Et il y a de quoi perdre ses illusions…

En effet, l’enquête révèle que l’UNICEF France reçoit annuellement un chèque d’au moins un million d’euros de son partenaire : l’Occitane. Or cette entreprise de cosmétique utilise régulièrement de l’huile de palme dans la fabrication de ses savons. Et cette huile de palme est produite par une plantation reconnue pour avoir recours — vous le sentez venir ? — au travail des enfants.

En outre, la monoculture industrielle de palmiers à huile est l’une des principales causes de déforestation importée en France.

Dans quel monde Vuitton ?

Puis c’est au tour d’un autre partenariat douteux d’UNICEF France d’être épinglé. Celui-ci concerne Louis Vuitton — ça sent déjà le roussi — et un supposé mécénat au bénéfice d’UNICEF France. Des échanges de mails révèlent qu’un membre du comité d’éthique de l’agence s’inquiète des exonérations fiscales injustifiées ou, plus exactement, des « tricheries fiscales » facilitées par UNICEF France. Il s’agit ici d’un bracelet créé par le géant de luxe pour UNICEF France. Ce bracelet Silver Lockit est présenté en boutique comme un geste noble, humanitaire, désintéressé. Comme on pouvait s’y attendre, l’opération permet en réalité à Louis Vuitton de gagner bien plus d’argent qu’il n’en donne. Là où l’on s’étonne, c’est en apprenant que c’est bien UNICEF France qui orchestre cette sournoiserie fiscale. En toute connaissance de cause.

Depuis 2016, plus de 18 millions de dollars ont été récoltés en faveur d’UNICEF grâce à la vente des collections Silver Lockit, dont de nouveaux modèles sont dévoilés chaque année. Malgré les apparences, sur cette affiche publicitaire « Louis Vuitton pour UNICEF », on peut lire qu’UNICEF « ne soutient aucune marque ni aucun produit » (si, si, en bas, écrit en tout petit). Question d’éthique !

On finit sur un conflit d’intérêt entre la (toujours) directrice générale d’UNICEF France, Ann Avril, et son époux Frédéric Giraud, patron de L’Uzyne, entreprise sous-traitante de l’association.

Une palette de lancements d’alertes

Revenons sur l’Occitane, et le travail des enfants dans l’industrie de production d’huile de palme. Deux lanceur·euses d’alerte malaisien·nes viennent étoffer le dossier.

D’abord une jeune malaisienne, vivant tout près d’une exploitation de palmeraie fournissant l’Occitane. Elle propose courageusement de postuler dans cette même plantation. Elle compte ainsi fournir des vidéos et des informations sur ce qu’il s’y passe, au péril de sa sécurité et de celle de sa famille. Pour cause : « deux journalistes ont été poignardés à mort après avoir critiqué la situation dans une autre plantation de l’île ». Son anonymat sera donc préservé.

Puis, un contremaître malaisien chargé de surveiller les ouvriers d’une autre plantation d’huile de palme, prend également la parole, anonymement. Soumis aux mêmes dangers, il fournit pour autant au média français des images terribles d’enfants travaillant dans la plantation. On apprend que lui même travaille dans cette industrie dévoreuse depuis ses 11 ans.

Pour conclure, il délivre un message à « tous ceux qui verront ce reportage » :

« Il ne faut plus que nos enfants se retrouvent dans cette situation.

Aidez-nous en faisant pression sur les entreprises, pour que les droits des enfants et des ouvriers soient respectés ».

« Il faut bien manger »  

Osons un rapprochement avec nos lanceur·euses d’alerte français·es. 

Contrairement à leurs homologues malaisiens, les salarié·es de l’UNICEF France ne craignent pas pour leur vie. Peu probable qu’ils et elles aient non plus à craindre pour leur fin de mois d’ailleurs. L’organisation débourse des salaires confortables afin que ses employé·es disposent « des meilleurs moyens pour œuvrer efficacement en faveur des enfants ».

Non, ce que craignent ces salarié·es français·es en s’exprimant publiquement, c’est de « perdre leur emploi », divulgue sans détours la voix off de l’émission.

Comme le remarquait déjà en juin 2020 notre déserteuse du Programme alimentaire mondial (PAM) dans un contexte similaire :

« La crainte de perdre nos emplois [le sien, et celui de ses collègues à qui elle s’adressait], en exposant des faits dérangeants, ne doit pas prévaloir, d’autant plus (dois-je vous le rappeler) que notre objectif ultime est de ne plus être pertinent d’ici 2030, date à laquelle la faim devrait être effectivement éradiquée ».

Créé en 1961, le PAM est aujourd’hui la plus grande agence humanitaire de lutte contre la faim dans le monde. Fin 2020, l’organisation intergouvernementale reçoit le prix Nobel de la paix.

Ainsi, de l’UNICEF au PAM et malgré l’humanitarisme qu’ils et elles professent, les cadres salarié·es de l’humanitaire sont avant tout des salarié·es attaché·es à leur travail. Travail devenu — pour les plus naïfs — ou qui a toujours été — pour les plus cyniques — un travail comme un autre. Pour ces cadres grassement rémunérés, le silence face aux injustices constatées n’est rompu que par des sempiternels et chimériques « il faut bien manger » ou encore « il faut bien payer le loyer ».

Comprenons-nous. Nous ne dénonçons pas tant la probable sincérité de la plupart des salarié·es, que le conditionnement lié au travail salarié. Quelque soit le dégoût qu’il peut parfois provoquer, le salariat ne peut presque jamais être quitté… Et ce y compris par celles et ceux qui en ont pourtant les moyens ! 

Ceci étant dit, nous reconnaissons et saluons le courage de ces salarié·es français·es. Avec ce geste, ces personnes refusent d’être les complices passifs d’agissements cupides, entre autres négligences crapuleuses de leur institution.

Lancer l’alerte, même anonymement, même en restant en poste par la suite, est loin d’être chose aisée. Dans le but d’exercer un véritable rapport de force avec leur institution  — comme l’exhorte le contremaître malaisien — ces salarié·es usent, avec lucidité, du lancement d’alerte, tactique selon nous opérante pour véritablement changer les choses de l’intérieur.

En témoigne Anders Kompass qui en 2019 démissionnait de ses fonctions de directeur des opérations de terrain auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, un poste qu’il occupait depuis 17 ans. Dans sa lettre « Pourquoi j’ai démissionné des Nations Unies« , il revient sur le lancement d’alerte :

« S’il est inefficace ou même dommageable pour soi-même de passer par le système des Nations Unies, quelle option reste-t-il aux employés qui ont à cœur de résoudre des problèmes éthiques que l’organisation semble négliger ? Eh bien… Il leur reste la divulgation.

Les fuites d’information forcent les Nations Unies à agir pour régler de graves problèmes éthiques qui sont intentionnellement ignorés ou dissimulés par les responsables à l’interne. Les personnes qui décident de faire fuiter des informations se servent du pouvoir d’influence de l’opinion publique.

Cela signifie que le personnel des Nations Unies confie la défense de l’éthique au public extérieur et non aux responsables qui œuvrent à l’intérieur de l’organisation.
Cela montre à quel point la situation est grave. »

Le philantrocapitalisme : grand absent des débats dans la lutte contre les inégalités

Ce que met en évidence l’enquête de Cash investigation, c’est que les dysfonctionnements de l’UNICEF France sont ceux d’une organisation engagée dans une compétition capitaliste avec d’autres ONG. Cette compétition étant rendue d’autant plus visible via la collecte de dons. Elle ouvre ainsi la porte à toutes les compromissions sur ses propres principes, sa morale et le droit. 

En effet, la dépendance vitale des organisations envers leurs donateur·rices induit une asymétrie de pouvoir à l’avantage des seconds. Celle-ci condamne les acteurs humanitaires à ne plus pouvoir dénoncer — encore moins combattre — les origines systémiques de la pauvreté, de la faim, ou de l’exploitation des enfants; mais à en atténuer les conséquences. Ce faisant, milliardaires et multinationales détournent l’attention de leurs responsabilités dans des fléaux qu’ils prétendent combattre. Pire, ils deviennent les nouveaux bon samaritain, on parle de philantrocapitalisme. La Fondation Bill-et-Melinda-Gates en est une des illustrations.

Dans un entretien pour son livre L’art de la fausse générosité, la Fondation Bill et Melinda Gates (2019), Lionel Astruc souligne les intérêts et le pouvoir démesurés de la Fondation :

« La Fondation Bill et Melinda Gates est aujourd’hui la plus puissante au monde […], elle
représente ainsi le 12ème donateur mondial dans le domaine de l’aide internationale. […]
Bill Gates a la conviction que la technologie et les grandes entreprises sont la solution pour sauver
le monde. Dans le domaine agricole, il choisit de soutenir l’agriculture chimique,
biotechnologique, et en particulier le développement des OGM [via des parts dans Bayer-Monsanto], notamment en Afrique, au
détriment des semences libres, de l’agriculture vivrière et des petits paysans. La Fondation figure
à la cinquième place des plus gros financements pour l’agriculture dans les pays en
développement. Elle a plus de budget que bien des États […]».

Le PAM est d’ailleurs en partenariat avec la Fondation, et notre déserteuse a travaillé pour plusieurs missions en Côte d’Ivoire avec cette dernière. Elle s’est permise alors de partager les craintes énoncées plus haut sur cette liaison dangereuse, soulignant les potentielles compromissions de l’organisation sur ces principes et son « devoir de vigilance ». Dans un rapport interne à sa hiérarchie depuis rendu public, elle écrit :

« Nous ne pouvons pas nous attaquer au changement climatique, et à ses conséquences, sans reconnaître le rôle central du système alimentaire industriel et mondialisé activement soutenu par la Fondation […].

Ces systèmes de destruction organisés sont connus et bien documentés. Si elles sont passives, les Nations Unies pourraient passer pour leurs complices. Nous devons arrêter ce système destructeur et ses auteurs par tous les moyens nécessaires. Et cela commence par les dénoncer, et surtout, cesser de collaborer avec eux ».

Hélas, convaincre a ses limites, et ses propositions dissidentes mais argumentées furent rejetées ou plus exactement ignorées, sans plus de discussion, le rapport de force lui étant profondément défavorable.

« Anti-racisme : Quand vous imaginez Médecins sans frontières, que voyez vous ? »

Une autre institution phare de l’humanitaire — également récipiendaire du prix Nobel de la paix, en 1999 — était récemment accusée par ses propres salarié·es. L’accusation portant cette fois-ci sur son « racisme institutionnel ». Il s’agit de l’incontournable Médecins sans frontières (MSF).

Dans une lettre adressée à leur direction, 1000 ancien·nes et actuel·es salarié·es de l’ONG dénonçaient un racisme systémique dans l’organisation. Leur critique visait aussi des politiques de recrutement et une culture d’entreprise menées par une « minorité blanche privilégiée », relaie The Guardian en juillet 2020.

Depuis, un mouvement organique et non officiel de lutte contre le racisme et la discrimination — The Decolonise MSF — s’est composé. Fort de plus de 1200 membres, salarié·es actuels·es et ancien·es de MSF, il s’est formé en réponse à des décennies d’appels au changement restés sans réponse au sein de l’organisation.

Au micro de NPR (l’équivalent US de Radio France), le Dr Christo Christou, président international de MSF, déclare qu’il ne fait aucun doute, selon lui, que l’organisation repose sur un modèle problématique. « C’est l’idée du sauveur blanc, du médecin blanc qui vient en aide aux populations africaines et en particulier aux petits enfants africains ».

Le Dr. Christou estime qu’il est temps de « [repenser le modèle humanitaire], la manière de distribuer le pouvoir de décision et les ressources ».

Suite à un nouveau lancement d’alerte en 2022 sur des pratiques déplorables de MSF — dénonçant ce que l’artiste Renzo Martens décrivait déjà en 2009, dans son bouleversant documentaire « Enjoy Poverty », comme le « business de la misère » —  l’ONG publiait une vidéo remarquable d’honnêteté.

Entre bonnes intentions et héritages coloniaux

Le psychiatre et essayiste martiniquais Frantz Fanon écrivait dans Peaux noirs et masques blancs : « Parler, c’est être en mesure d’utiliser une certaine syntaxe, de saisir la morphologie de telle ou telle langue, mais c’est surtout assumer une culture, supporter le poids d’une civilisation ».

Selon le Dr Tammam Aloudat, Médecin syrien, président de MSF Pays-Bas — dans un papier, relayé par le mouvement The Decolonise MSF intitulé « Les dommages que les travailleurs humanitaires peuvent causer – par leurs seules paroles » —  « l’humanitaire, comme d’autres disciplines, a développé son propre langage et sa propre imagerie qui reflètent sa conception du monde, et donc les paramètres, les principes et les tactiques de son champ d’action. Deuxièmement, ce langage justifie et moralise l’acte humanitaire lui-même, et affirme la légitimité de son existence, et de ses conséquences. Troisièmement, il renforce le pouvoir en place. Autrement dit la vision de ceux qui contrôlent le récit.

De ce fait, non seulement le grand public est influencé par ce langage, mais également l’employé de l’humanitaire qui accepte le récit d’un bénéficiaire sans voix, sans connaissance, ni volonté. Ainsi, il se retrouve enclin à se rendre sur le « terrain » et à agir comme s’il était le seul à posséder la connaissance, la volonté ou la bienveillance. Ce faisant, il prive d’autonomie les personnes qu’il est censé aider. »

Il est donc encourageant de constater que MSF reconnait avoir porté à la conscience collective des images, et un langage, puisant ses racines dans des « stéréotypes racistes » et paternalistes, rappelant dans une certaine mesure la rhétorique de la « mission civilisatrice » des puissances européennes.

L’ONG précise cet héritage comme suit :

 « [L’]histoire humanitaire est inévitablement enracinée dans l’histoire du colonialisme et du néocolonialisme et ses stéréotypes tenaces de « l’expert » européen blanc et de « l’autre » lointain dans le besoin ».

Dans un dossier « « Civiliser, développer, aider »  : croiser l’histoire du colonialisme, du développement et de l’humanitaire », on apprend que c’est depuis seulement une vingtaine d’années que les chercheurs se sont intéressés aux manières dont le mouvement humanitaire qui émerge au XIXe siècle s’est articulé à l’expansion impériale occidentale.

Pourtant, à la création de l’ONU en 1946, 750 millions de personnes, soit à l’époque près du tiers de l’humanité, vivaient dans des territoires qui dépendaient de puissances coloniales.

De ce fait, « les missionnaires, les fonctionnaires coloniaux, les humanitaires ainsi que les membres des agences de développement partagent souvent des imaginaires communs et des rapports au terrain similaires. […] les circulations de fonctionnaires entre les milieux coloniaux et les organisations internationales ou européennes témoignent des multiples reconfigurations de l’idée de mission civilisatrice ».

Conclusion

Il est essentiel d’appréhender les hiérarchies de pouvoir sous-jacente au langage, à la culture occidentale, afin de comprendre la généalogie de certaines accusations de néocolonialisme dont le système humanitaire contemporain peine à se défaire.

Actuellement, les systèmes alimentaire sont dominés par les grands groupes et les grandes puissances commerciales. Pourtant, ce n’est pas l’industrie agro-alimentaire qui nourrit le monde, mais les petits producteurs. Ceux-ci produisent jusqu’à 80 % de l’alimentation des pays non industrialisés.

L’identification de ces rapports de pouvoir au capitalisme industriel​​ et au système technologique actuels devient plus critique que jamais.

Le jeu est faussé pour favoriser les intérêts des entreprises de ses puissances du Nord, et les ONG baignent dans ce milieu. Il devrait pourtant y avoir des limites aux accommodements.

Et les femmes constituent la majorité des travailleurs du secteur de la santé et des soins.

Autrement dit, il est tout aussi indispensable de cesser de légitimer les architectes du désastre socio écologique planétaire; que d’apprendre à s’émanciper de leurs outils, de leurs solutions — des réseaux d’infrastructures aux ressources énergétiques et technologiques de la modernité occidentale.

Les petits paysans ont besoin d’avoir accès à la terre, à l’eau et au marché. Les femmes

Car de tels outils, de telles solutions émanent d’une vision du monde oppressive, de mythes suprémacistes.

Nous ne sous-estimons pas le cas de conscience : il faut bien aller nourrir et soigner ceux qui ont faim et sont exposés aux épidémies, ce qui peut supposer parfois de faire profil bas. Mais il y a des limites aux accommodements,

 et « n’entravent en rien la destruction du monde naturel, ni l’exploitation de l’homme par l’homme dans le contexte de sociétés toujours plus inégalitaires, puisque ces « solutions » y contribuent ».