Alors que le technofascisme, cette alliance objective entre régimes autoritaires et hautes technologies, s’annonce comme notre avenir politique officiel, nous souhaitons poser des idées selon nous trop rares pour modestement participer à la résistance. Malgré un travail théorique déterminant, résister ne se fera pas uniquement sur le terrain des idées. Il va falloir se battre. Encore faut-il s’accorder sur une cible, une stratégie, et trouver des allié·es.
Nous n’avons pas la prétention d’unir les différentes branches de l’écologie radicale, seule famille politique vraiment soucieuse de garder la Terre habitable. Ses fractures internes sont profondes, parfois pour des raisons qui nous dépassent.
Cependant, nous constatons une percée inquiétante d’attaques violentes émanant de notre camp, contre certaines des figures, collectifs ou courants dont nous nous sentons proches. Partant de déshonneurs par associations, souvent simplistes et calomnieux, tout un pan de l’écologie radicale se retrouve banni. Des textes appellent à « élever des digues », des collectifs influents préfèrent tendre la main à l’écologie libérale.
C’est toute l’écologie politique qui se retrouve désarmée. Les probabilités (déjà minces) de mettre un terme à l’extinction se rapprochent du néant. L’ambition de ce texte : refuser la dualité qui nous condamne, essayer de prouver qu’une technocritique révolutionnaire et inclusive peut exister, afin de rendre plus efficace — ou déjà plus lisible — la lutte contre le technofascisme et pour une Terre habitable.