À la Martinique, le mouvement rastafari est longtemps resté à l’ombre de ses dreadlocks et fumées de ganja. Pourtant, tout autant que sous un cocotier, c’est aussi au sein d’un jardin autonome en fruits et légumes sains que le mouvement vise à s’émanciper d’un système oppressif. Paysannes, artisans, artistes, certains travaillent la calebasse quand d’autres tressent le bakoua, taillent leurs propres vêtements, et cherchent à vivre d’échanges, de spiritualité et d’autonomie, dans une approche profondément respectueuse du vivant.
L’autosuffisance : alimentaire, matérielle, et spirituelle donc ; le plus loin possible des sirènes et des chaînes de Babylone. Or il n’y a nulle part où fuir ce système et ses déjections. Empoisonnement de l’air et des cours d’eau, marée de sargasses, de bétons et de bananes, le modèle industriel nous rend captifs. Il entrave notre émancipation collective. Brûle, Brûle, Babylone brûle🔥