Quotidien politique : Féminisme, écologie, subsistance — Geneviève Pruvost (2021)

 « Fin des sociétés paysannes, cuisines équipées, bétonisation des terres arables, effacement des savoir-faire et cosmogonies autochtones, ignorance des rythmes du monde vivant… Ces phénomènes divers que l’on apprend aujourd’hui à déplorer sont bel et bien liés, nous disent depuis un demi-siècle des théoriciennes écoféministes, critiques de la modernité industrielle. C’est à leurs pensées, méconnues en France, ainsi qu’aux leçons existentielles et politiques qu’il convient d’en tirer, qu’est consacré cet ouvrage. L’auteure explore les alternatives écologiques et anticapitalistes contemporaines pour démontrer que la vie quotidienne est un terrain politique fondateur.

Sans politique du quotidien, sans reconstruction collective et radicale de notre subsistance, il n’y aura pas de société égalitaire ni écologique. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la généralisation du salariat qui a permis d’accéder à la société de consommation et au confort appareillé, mais le colonialisme et le travail domestique féminin. Une autre organisation politique de la vie et des rapports à la nature est possible. À condition d’être redistribué, ancré dans une communauté en prise avec un biotope et des usages, le travail de subsistance ainsi repensé devient un facteur d’émancipation. La fabrique du quotidien apparaît alors pour ce qu’elle est : un enjeu révolutionnaire. »

L’écologie radicale — Frédéric Dufoing (2012)

 « Les thématiques environnementales et les partis écologistes gagnent du terrain en Europe, mais la pensée écologiste semble se réduire à la chasse aux gaz à effet de serre, et aux vœux pieux du développement durable. Or l’écologisme présente non pas un mais des projets de société, qui mettent en cause les fondements mêmes de notre mode de vie et bouleversent notre relation à la nature comme notre conception de l’organisation sociale.

Après un rappel des origines et des fondements de l’écologisme, ce livre présente quelques-uns de ces projets, les plus radicaux, les plus déroutants : ceux, écocentrés, de la Deep Ecology et du biorégionalisme ; ceux, libertaires, de l’anarcho-primitivisme et de l’écologie sociale ; celui des objecteurs de croissance, largement inspiré par les travaux d’Ivan illich ; enfin l’éco-agrarianisme, issu des réflexions et pratiques de l’écrivain et fermier Wendell Berry. »


Terre et liberté: la quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance — Aurélien Berlan (2021)

« Dans la plupart des civilisations ou des milieux sociaux, l’idée de la liberté qui prévaut est de pouvoir se décharger de la vie matérielle, des tâches de subsistance : sur les esclaves, sur les travailleurs manuels et les femmes, sur les machines… Dans cet essai philosophique remarquable, Aurélien Berlan ravive une conception opposée, subalterne, de la liberté portée par des mouvements populaires d’hier, en Occident, et des mouvements paysans d’aujourd’hui, dans les pays du Sud (en Inde et au Mexique, en premier lieu) : la prise en charge collective et égalitaire des besoins de base, des besognes nécessaires à la vie sur terre.

Contre le rêve de délivrance, le projet d’autonomie , contre le libéralisme, le marxisme et notre société de services néo-domestique, la réappropriation de la part matérielle de nos vies. »


Deep Green Resistance (DGR) — Jensen, Keith, McBay (2018)

« DGR évalue les options stratégiques qui s’offrent à nous, de la non-violence à la guérilla, et pose les conditions nécessaires à une victoire. Ce livre explore aussi les sujets, concepts et modes opératoires des mouvements de résistance et des grandes luttes de ces derniers siècles : les types de structures organisationnelles, les modalités de recrutement, la sécurité, les choix des cibles, etc. DGR n’est pas seulement un livre, c’est aussi un mouvement qui propose un plan d’action concret. Il s’agit d’une lecture obligatoire pour tout militant souhaitant comprendre les enjeux de notre temps, l’idéologie et les faiblesses de la culture dominante ainsi que les stratégies et tactiques de lutte efficaces. »


Homo domesticus — James C. Scott (2019)

« Aucun ouvrage n’avait jusqu’à présent réussi à restituer toute la profondeur et l’extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l’émergence de l’agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.

Il nous offre une véritable écologie politique des formes primitives d’aménagement du territoire, de « l’autodomestication » paradoxale de l’animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la sédentarisation et des logiques de la servitude et de la guerre dans le monde antique. »


Un Féminisme Décolonial — Françoise Vergès (2019)

« Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches ? Quelle solidarité avec les hommes racisés ? Quelles sont les premières vies menacées par le capitalisme racial ? Pourquoi les néofascismes s’attaquent-ils aux femmes racisées ?

Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société. »


L’Âge des Low Tech — Philippe Bihouix (2014)

« Face aux signaux alarmants de la crise globale — croissance en berne, tensions sur l’énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée — on cherche à nous rassurer. Les technologies  » vertes  » seraient sur le point de sauver la planète et la croissance grâce à une quatrième révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l’économie circulaire, des nano-bio-technologies et des imprimantes 3D.

Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies tant vantées nous conduisent pourtant dans l’impasse. Ce livre démonte un à un les mirages des innovations high tech, et propose de prendre le contre-pied de la course en avant technologique en se tournant vers les low tech, les  » basses technologies « . »


Or Noir — Matthieu Auzanneau (2016)

« Depuis les premiers puits désormais à sec jusqu’à la quête frénétique d’un après-pétrole, du cartel secret des firmes anglo-saxonnes (les « Sept Sœurs ») jusqu’au pétrole de schiste, Or noir retrace l’irrésistible ascension de la plus puissante des industries. Ce livre éclaire d’un jour inattendu des événements cruciaux — l’émergence de l’URSS, la crise de 1929, les deux guerres mondiales, les chocs pétroliers, les guerres d’Irak, la crise de 2008, etc. —, bousculant au passage beaucoup de fausses certitudes. Le pétrole, notre source primordiale et tarissable de puissance, est présent à l’origine des plus grands déchaînements du siècle passé. Or la fin de ce carburant de l’essor de l’humanité devrait se produire bien avant que ce siècle ne s’achève. De gré ou de force. Et nul ne peut dire où cette fin va nous conduire…. »

Or noir  - Matthieu AUZANNEAU

Une Écologie Décoloniale — Malcom Ferdinand (2019)

« Derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. […]

Penser l’écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d’une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. […] Tel est l’impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. […]

Ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l’horizon d’un monde commun. »


Écologie Sans Transition — Désobéissance Écolo Paris (2020)

« Devant l’ampleur planétaire du désastre, un nouveau mouvement écologiste a émergé au fil des marches pour le climat, des grèves de la jeunesse et des actions de désobéissance. Mais sa stratégie se réduit encore à adresser une demande de transition à de supposés décideurs.

Pour Désobéissance Écolo Paris, collectif à l’origine des grèves scolaires dans la capitale, on a déjà perdu trop de temps à demander aux pyromanes d’éteindre l’incendie. L’inertie de ce monde n’appelle pas une transition, mais une rupture. Pratiquer une écologie sans transition consiste à interrompre dès maintenant l’œuvre destructrice de l’économie et à composer les mondes dans lesquels nous voulons vivre. Et cela, d’un même geste. »


Reprendre la terre aux machines : Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire — L’Atelier Paysan (2021)

« Le temps joue pour nous : les AMAP, la Bio et les circuits courts apparaissent de plus en plus dans les médias comme dans nos assiettes – l’opinion publique est acquise. Si chaque consommateur change ses habitudes alimentaires, si chaque agriculteur se forme à l’agroécologie, alors la victoire est au bout de la fourchette.

Ceci est une fable.

L’appel à la responsabilité individuelle ne mettra jamais fin au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement au moindre coût, une machine à confisquer les savoirs et savoir-faire, à enrichir les industries technologiques, à déshumaniser.

Il est temps d’échapper à notre enfermement dans les niches d’un marché alimentaire réservé aux classes aisées et de reprendre entièrement la terre aux machines. Ce manifeste propose de sérieuses pistes de rupture. »


La désobéissance fertile : Pour une écologie offensive — Jonathan Attias (2021)

La désobéissance fertile est un mouvement dont la volonté absolue est de préserver les êtres vivants et de régénérer les écosystèmes lorsqu’ils ont été abîmés ; cela par tous les moyens.
Trois piliers fondamentaux ancrent la philosophie de la désobéissance fertile :
. S’intégrer dans la Nature.
. Aggrader les territoires.
. Ne pas attendre que les lois changent pour agir.

Nous sommes ici invités à repenser notre relation profonde à la Nature : l’espèce humaine n’est pas condamnée à dégrader les milieux qui l’abritent. Nous pouvons toutes et tous devenir des gardiens du Vivant.
Nous devons analyser les échecs des mouvements écologiques passés pour agir de façon à cohabiter durablement avec les autres espèces vivantes et à former avec elles un ensemble harmonieux ; voilà ce que propose ce livre qui prône une écologie offensive.